Donald Trump douche le royaume chérifien

Le 9 novembre au matin, la déprime ne s’était pas emparée uniquement du clan Clinton, grand perdant des présidentielles américaines, mais également des lobbyistes marocains qui travaillent sur Etats-Unis. En effet, au royaume chérifien personne n’aurait misé le moindre cents sur le républicain Donald Trump. Tous avaient les yeux rivés sur leur préférée Hilary Clinton, favorite du palais et des lobbyistes marocains à Washington.

D’ailleurs, les Marocains étaient tellement sûrs que l’ancienne première dame des Etats-Unis allaient l’emporter qu’ils n’avaient approchés aucun responsable de la campagne du candidat républicain. C’est ce que l’on appelle prosaïquement : mettre tous ses œufs dans le même panier…et le gagnant, Donald Trump, pourrait ne pas l’oublier de sitôt.

Une certitude, un site proche des républicains avait publié il y a un mois un article épinglant Hilary Clinton l’accusant d’avoir touché « des pots de vin » des marocains, notamment de l’Office de phosphate (OCP).

Tout reconstruire

En fait, des fonds ont été versés par le Royaume à la malheureuse candidate démocrate sous forme de dons à la Fondation Clinton qui s’élèveraient à quelque 30 millions de dollars. Ce qui n’est pas proprement illégal, mais bien maladroit de la part d’une future candidate à la Maison Blanche. Assez naturellement, cette recherche de subsides avait été fortement critiquée par l’amoureux des réseaux sociaux qu’est Donald Trump dans l’un de ses innombrables tweets pendant la campagne électorale.

Aujourd’hui, tout reste à reconstruire entre le Maroc et le nouveau locataire de la Maison Blanche. Encore faudrait-il que le gouvernement issu des dernières élections législatives se mette vite au travail. Et on n’en prend pas le chemin. Pour l’instant, le nouveau parlement, quarante jours après le scrutin, ne s’est toujours pas réuni. Et la classe politique marocaine se laisse aller aux délices et poisons de palabres interminables sans conclure un véritable pacte gouvernemental. Pour combien de temps encore?

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)