La psychose d’Ebola s’installe en Algérie

Le Mali vient d’enregistrer son premier cas d’infection au virus de la fièvre hémorragique Ebola. Dans ce même pays, une fillette âgée de 2 ans venue de Kissidougou (Guinée) a perdu la vie. La psychose d’une probable propagation sur le territoire algérien s’installe dans la population

Ebola_psychoseAussi bien dans les grandes villes que dans les villages les plus reculés, les migrants clandestins en provenance des pays du Sahel deviennent le point focal de toutes les discussions en Algérie. Ces malheureux sont perçus comme une source probable de contamination. Leur présence sur le sol algérien devient suspecte. La facilité avec laquelle ils ont réussi à y arriver  fait  craindre le pire à plus d’un. D’autant plus que les structures hospitalières du pays sont connues pour l’anarchie qui y règne à chaque fois que la situation devient explosive.

Menace sur les frontières Sud

C’est  le maitre mot qui revient à chaque fois pendant que le Mali ne s’est pas encore tiré d’affaire concernant cette pandémie ravageuse. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé de mettre, cette semaine, sous surveillance 82 personnes ayant été en contact avec la fillette de deux ans décédée  le vendredi 24 octobre, après avoir contracté la fièvre Ebola, même si aucun nouveau cas de la maladie n’a été recensé dans ce pays. Cette contrée  qui partage quelque 1400 km de frontières avec l’Algérie, vit actuellement au rythme d’Ebola et du terrorisme, deux phénomènes qui continuent de faire fuir par centaines des familles entières pour s’établir sous des cieux plus cléments. Ebola  qui a tué à ce jour quelques  5 000 personnes, n’a pas dit  encore son dernier mot malgré les moyens mis en œuvre pour endiguer l’épidémie. Raison  objective pour laquelle la peur est toujours du côté algérien surtout que le pays  ne peut réussir à contenir ce virus, en dehors de ses frontières. En dépit des mesures rigoureuses prises, dans les aéroports et autres postes frontaliers officiels, il n’en demeure pas moins que les flux de migrants y arrivent par voie terrestre à la faveur de la porosité et « incontrôlabilité » de toute la bande frontalière. les mesures prises au niveau des frontières et des aéroports, consiste  en contrôle rigoureux des passagers et des aéronefs, en provenance des pays africains et qui font des escales à Alger, avant la reprise de leurs vols à destination de leurs pays respectifs. Une mesure qui concerne également les aéroports nationaux dotés, pour la circonstance, d’un système, appelé «tapis», qui permettra de déceler, grâce à la température corporelle des voyageurs, l’éventuelle fièvre. Des caméras thermiques sont déjà disponibles et rien n’est laissé au hasard. Ils échappent lucidement  aux mailles mises en place aux frontières avant de gagner les grandes villes du nord du pays comme Alger, Oran, Constantine, Tizi-Ouzou et Bejaia.

Les rencontres de football gangrenées
Le déplacement que devra effectuer l’Equipe nationale de football  le mois prochain au Mali ajoute son grain de sel à cette  soupe d’effroi et d’anxiété. L’Entente de Sétif s’est déplacée pour la deuxième fois en moins d’un mois en République démocratique du Congo, pays non exempté  par Ebola  et d’où elle est revenue avec des résultats positifs aussi bien face au TP Mazembe que face au Vita club. Une autre source de peur pour des plus alarmistes qui ont franchi le Rubicon en chassant des trottoirs les « pauvres » migrants qui ne savent à quel saint se vouer. « Ces migrants subsahariens buttent, chaque jour que dieu fait à une haine sans raison aucune d’une catégorie de personnes qui voient en eux une source de malheur. Ils les voient comme source de contamination du virus Ebola alors qu’ils faut les organiser et les caser dans des centres d’accueil  comme c’est l’hiver qui approche » nous fait remarquer un maitre de Karaté à Alger. Les voies de transmissions de ce virus sont le sang, les sueurs et même les vêtements. Ce qui fait qu’il n’y a pas pour le moment un traitement d’attaque  pour ce virus si ce n’est la prévention. Les traitements existants en ce moment sont des traitements palliatifs, mais néanmoins agissants. ‘Même si la compétence fait défaut dans certaines structures hospitalières à travers les différentes régions du pays, le personnel soignant algérien sait toujours relever les défis quant la situation l’exige. Il n’ya pas vraiment une préparation spéciale ou une quelconque mobilisation mais l’on saura réagir quand il ya des cas de virus d’Ebola » nous fait remarquer un infirmier au service infectieux à l’hôpital de Tizi-Ouzou.

PAR KACI RACELMA