Arabie Saoudite, le Roi Salmane boude le Maroc

Contrairement à ses habitudes, le monarque séoudien, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, n’est pas venu se reposer à Tanger cet été en raison des très mauvaises relations entre son pays et le Maroc

C’est peu dire que le souverain aime les plaisirs épicés du Royaume marocain, avec lequel il a toujours eu des relations étroites et confiantes. Chaque été, il passait deux mois à Tanger où il possède depuis 2015 un magnifique palais. Mais les temps ont changé et la ligne entre Ryad et Rabat est désormais bien parasitée. Son fils, Mohamed Ben Salmane, dit MBS, qui prince héritier et aujourd’hui détenteur du pouvoir réel, a interdit à son père de se rendre au Maroc.

Une manne financière considérable

Des hôtels réservés en entier, des loueurs de voitures de luxe en extase et des centaines d’emplois. Plus qu’un joli coup médiatique, le séjour à Tanger du roi d’Arabie Saoudite a de vraies retombées économiques. Les malheurs des uns font décidément le bonheur des autres. Le déplacement des vacances du serviteur des lieux saints, et son impressionnante cour, est naturellement accueilli avec joie côté marocain. Pas moins de 800 chambres d’hôtels ont été louées par le roi saoudien. Juste assez pour loger tous les membres de la «délégation» qui l’a accompagné.

Les vacances du roi Salmane font également fait le bonheur des loueurs de voitures de la ville. Priorité aux loueurs de véhicules de luxe qui ont pu amortir leurs coûteuses limousines et grandes voitures. Quelque 200 véhicules de ce genre sont ainsi mobilisés pour les déplacements du roi et de sa cour. A cela s’ajoutent des centaines d’emplois saisonniers. Agents d’entretien et de services, gardes du corps, jardiniers…

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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)