Le Niger accuse la France d’avoir libéré des terroristes

Dans son communiqué numéro 25 diffusé mercredi,  le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir accuse la France de déstabiliser volontairement le Niger par la libération de prisonniers djihadistes. Autant d’accusations graves qui risquent de conforter le président français, EmmanuelMacron, en lien direct avec le président nigérian, dans son soutien à une opération militaire de la CEDEAO 

Le représentant de l’armée nigérienne évoque « des événements d’une extrême gravité qui sont en cours au Niger du fait du comportement des forces françaises sur notre territoire et de leurs complices. »

Le colonel Abdoulrahmane informe l’opinion d’une attaque menée ce mercredi 9 aout au petit matin  contre « une position de la Garde nationale du Niger à Bourgoubourgou, à 30 kms du site aurifère de Samira ». Cette attaque, dont le bilan n’est pas encore connu, aurait été provoquée par la libération par la France « de façon unilatérale », d’éléments terroristes prisonniers. Cette conviction sur « une communication directe avec les partenaires occidentaux » sans préciser davantage la source.

L’espace aérien violé

Les 16 terroristes libérés auraient par la suite été appréhendés dans troisopérations: deux en territoire nigérien, le 15 et 16 juin 2023; le 7 juillet au Mali, dans la zone des trois frontières donc dans les semaines précédant le coup d’Etat. 

Pour revenir à l’actualité, il dénonce le fait qu’un avion militaire français de type A400M a décollé de N’Djamena à 06h01 locales, peu avant l’attaque de la position de la Garde nationale, et « volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l’entrée de notre espace de 06h39 à 11h15 minutes locales. » 

Mohamed Bazoum serait maltraité

Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) a dénoncé mercredi 9 août dans un communiqué les conditions de détention du président élu nigérien, retenu par les putschistes de l’armée depuis le 26 juillet. Ces derniers imposeraient au chef d’Etat déchu « des conditions de vie drastiques, cruelles et inhumaines », accuse le PNDS, qui appelle la communauté internationale à « agir pour éviter le pire ».

Dans le détail, le PNDS avance que le couple présidentiel est détenu dans leur résidence officielle sans électricité ni eau courante. « Plus grave encore, depuis cinq jours, ils n’ont plus de vivres frais », dénonce le parti, qui dit tenir le général Tiani, principal artisan du coup d’Etat, comme « responsable de ce qui lui adviendra ».